Voila, si j'ai bien compris comment ça marche, je n'ai plus qu'à écrire mon texte et il sera lisible par tous.
J'avais prévu d'envoyer le produit de mes pensées à quelques éditeurs mais après avoir procédé à la protection de mes textes dans l'organisme prévu à cet effet puis mis mon manuscrit sous enveloppe je n'ai pas osé le poster. Quelques temps plus tard j'ai repris mes écrits qui, comme à chaque fois, m'ont paru dignes de nouvelles corrections. C'est ainsi que j'en suis aujourd'hui à les publier sur internet. en espérant obtenir de quelques courageux lecteurs la critique encourageante tout en redoutant toutefois d'être sévèrement censuré.
Je vais tenter de placer ici chaque jour une partie de mes divagations. Aujourd'hui vous n'aurez droit qu'au prologue mais il est tard et je crois qu'il est temps pour moi d'aller me coucher. A vous, l'inconnu qui consentirez à me lire je souhaite une excellente lecture.
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PROLOGUE
PARDON ? Après avoir commencé à écrire les pages qui suivent Je me dis qu’un jour il faudrait bien que je trouve un titre à cette accumulation de pensées mais décidai qu’il serait bien temps de chercher lorsque j’aurais écrit la dernière ligne. J’aurais pu me triturer les méninges pour en sortir quelque chose qui soit plus à la mode, plus percutant, plus…. Je ne sais quoi. Mais les premières images de l’attentat du 11 septembre 2001 à New York m’inspirèrent tout de suite ce titre. La première réflexion à me venir à l’esprit fut : Comment allons nous pouvoir pardonner à ceux qui ont fait cela ? Du coup un grand sentiment de pitié m’envahit. Mais bizarrement cette pitié n’était pas dirigée vers les victimes mais vers les bourreaux, vers ces fous irresponsables embrigadés dans un système à fabriquer les terroristes. Comment les familles de tous ces innocents disparus injustement et comment le monde entier allaient pouvoir accorder leur pardon à ces quelques assassins ridicules et à ceux qui les avaient guidés jusque là ? Je n’avais plus à chercher, le titre serait une question dont le lecteur pourrait peut-être trouver la réponse dans les quelques pages qui suivent. Il faudrait qu’en parcourant ces quelques lignes on puisse trouver la clef du code qui explique pourquoi du même enfant on peut faire un Ben Laden ou un abbé Pierre.
Vous qui vous lancez dans la lecture de ma prose, ne cherchez pas à lire entre les lignes, il n’y a pas de faux semblant, d’allusions particulières dans ces textes. Je n’ai rien contre la religion et les religieux, j'ai horreur du racisme primaire et de toutes les formes de xénophobie. J’ai vécu ma jeunesse dans une école catholique où j’ai côtoyé la vraie sainteté, la plus simple, celle de sœur Thérèsa ou de l’abbé Pierre. Parmi mes saints à moi il y avait l’abbé Geysel ? dit « la gazelle », revenu si marqué dans son coeur comme dans sa chair du bois de la Gruerie entre autres combats sanglants et qui passait son temps à courir d’hôpitaux en salles de cours pour soulager et instruire. L’abbé Martin, lui, partageait son temps entre ses élèves parmi lesquels j'occupais une place de choix, bien au chaud près d'un radiateur du fond de la classe, ses trouffions dont il était l'aumônier et le mouvement coeurs vaillants qui me permit de développer mon goût pour la nature et le camping. L’abbé Cattet, tout simplement sévère mais juste cachait sous son imposante stature le coeur d'un enfant qui cherchait peut-être encore sa vérité. L’abbé Baudelot, Jules pour les intimes et les garnements moqueurs dont je faisais partie, partageait sa triste chambrette avec ses chats et utilisait le temps libre entre les cours pour organiser ce que l'on appelait la conférence de Saint Vincent de Paul dont le but était de venir en aide aux plus pauvres. Grâce à ce dernier saint de ma jeunesse j'appris que l'homme pouvait descendre si bas dans la déchéance physique et morale qu'il lui était absolument impossible de revenir à la surface sans un peu d’aide. J'appris aussi que certains exemplaires de ce mammifère soi-disant évolué pouvaient évoluer toute leur vie à quelques mètres de la misère la plus noire en l'ignorant complètement, tournant à chaque instant la tête pour ne pas rencontrer son regard. En compagnie de mes copains Constant, Jean, Patrick et bien d’autres, j'allais porter à une "petite vieille" habitant à deux pas de l'école, le kilo de sucre et les quelques boulets de charbon destinés à lui permettre de survivre quelques jours en hiver. La première fois ce fut un choc de la voir m'éclairer le petit coin de placard où je devais déverser le charbon. Elle tenait sa petite lampe à l'envers et ne s'en apercevait pas. Elle était aveugle et vivait seule dans cette petite pièce tenant lieu de remise, chambre à coucher, salle de bains, cuisine, elle ne se plaignait pas et voulait même nous offrir une petite friandise avant que nous repartions. Cette vieille dame, elle aussi a contribué, par sa dignité, à me faire grandir dans le respect des autres, il faut donc que je lui rende aujourd'hui ce qu'elle m'a donné en la classant parmi mes saints à moi. A ceux là qui ont si bien su seconder mes parents et modeler avec eux l'homme que je suis maintenant pour que je reste dans une voie acceptable bien qu’imparfaite, j'envoie un immense merci et je les implore de m'accorder le pardon pour tous les désagréments que le jeune et turbulent élève que j'étais a pu leur causer, ignorant les trésors de bonté au milieu desquels j'évoluais chaque jour.
Tout ce que vous pourrez lire dans les pages qui vont suivre vous paraîtra peut-être utopique mais le caractère principal d’une utopie n’est-elle pas le fait qu’elle est éphémère ? Je pense pour ma part qu’une utopie dont on parle n’en est déjà plus vraiment une, je n’en veux pour preuve que les écrits de Jules Vernes qui se sont révélés en un siècle des vérités sans cesse dépassées.
Pour la plupart, mes utopies peuvent devenir réalités en un bref un instant, celui nécessaire pour jeter un fusil à terre, serrer une main, donner un baiser, s’asseoir à une table, refuser la guerre et toutes les violences, se mettre au travail, éclater de rire, plaisanter, aimer, aider, protéger, rêver.
je suis desole parents